S’il te plaît mon cher tonton
Y’a quelque chose que je comprends pas bien Explique-moi s’il te plaît
C’est quoi l’empire byzantin ? Quand l’empire romain c’est terminé Il était divisé en deux parties
À la fin de l’antiquité
Pour la partie occidentale c’était fini Mais l’empire romain d’orient Qui bordait la méditerranée
A encore durée presque 1000 ans
Et plus tard c’est byzantin qu’on l’a appelé S’il te plaît mon cher tonton
Y’a un truc que j’ai pas vu
J’ai pas compris l’intérêt
D’À la recherche du temps perdu Marcel Proust dans son histoire
A une très grande ambition
Traduire les mouvements de la mémoire Dans la structure d’une narration
À travers les personnages de Marcel
On suit au long de la fiction
Souvenirs, espoirs, les années belles
Et beaucoup de digressions S’il te plaît mon cher tonton
Y’a quelque chose qui me pose un hic Encore une dernière leçon
C’est quoi le matérialisme scientifique ? Le Responsable et Le Délivré La population se divise en deux classes
D’un côté les bourgeois de l’autre les prolétaires
Ce sont les prolétaires qui constituent les masses Alors que les bourgeois sont minoritaires
Mais ce sont les bourgeois qui sont propriétaire
Des moyens de productions de la société
C’est comme ça que leur capital prospère
Alors que les prolos doivent travailler
Le prolétaire vend sa force de travaille
Le bourgeois en dégage des bénéfices
Le bénéfice c’est la plus-value
La plus-value c’est la valeur de ce qu’on a perdu SOCIALISONS LES MOYENS DE PRODUCTIONS RÉQUISITIONNONS L’APPAREIL D’ÉTAT ABOLISSONS LES NATIONS
ET LE COMMUNISME VAINCRA !

C’est l’enfer en haute mer Les relations sont tendues Les crustacés* sont vénères Les vertébrés par bien non plus Les requins sont sur le qui-vive Les couteaux affutent leur lame Ça s’agite dans les eaux-vives Le fond des abysses s’enflamme Poseidon dans la sagesse Arrive pour tout résoudre « Calmez-vous, il faut que ça cesse ! » Mais ça met le feu aux poudre La délégué syndicale Une moule au caractère bien trempé Lui dit « hé ho, c’est un scandal On voudrait être écouté » Neptune leur dit « Je suis tout ouïe » Et du coup la moule a dit « Cool Les camarades et moi ici On va vous dire ce qui nous saoule. On voudrait des congés payés On a préparé nos bagages On en a marre de travailler Sans jamais aller à la plage. On voudrait pouvoir bronzer Et puis se dorer la pilule Nos écailles sont décolorées Nous aussi il faut qu’on bulle. Exaucez nos revendications Et satisfaites nos rêves Ou on séquestre les patrons Et on manifeste sous la grève ». Neptune avait vaguement compris « J’envois en éclaireur le phoque Voici des jambes mon p’tit ami Maintenant, j’t’invite à mettre un froc ». Le phoque était très honoré D’aller 20.000 lieux sur les terres « Je regarde si y’a pas de dangers Si y’a un endroit qui peut le faire ». Et c’est ainsi que les poissons Allèrent conquérir la terre C’est donc d’eux que nous descendons Moules & Phoques nous sommes tous frères.

Mes volets sont fermés, L’halogène est éteint Ma porte est verrouillée, J’espionne mes voisins Un verre contre la paroi, Mes oreilles en alerte Ils s’engueulent ce soir-là, Je n’en perds pas une miette Il finira en pleurs, Elle claquera la porte Ça durera une bonne heure, C’est ma série, en quelque sorte Je suis le voisin du 13, Celui qui parle pas beaucoup Je vous mets mal à l’aise Mais je sais tout sur vous J’connais vos emplois du temps, Vos réveils, vos couchers Quand vous vous lavez les dents, Lancez la machine à laver* C’est mon père le proprio, J’suis là d’puis des années J’me suis fait un joli cadeau, J’ai le double de vos clefs Quand je vous sais sortis, Je m’introduis chez vous J’touche à rien, j’suis poli, Je suis là, c’est tout Je suis l’voisin d’à côté Celui qui sort jamais Vous me croyez dérangé Vous l’avez dit, je le sais Mais un soir vous m’avez énervé, Vous vous moquiez, c’est pas bien Vous m’imitiez, vous rigoliez, Derrière le mur, je n’en ratais rien Je devrais vous faire peur, Pas être sujet de vos railleries Vous allez comprendre votre erreur, Je suis dangereux, je vous le dis ! J’attendrais qu’il fasse nuit noire, Je vous regarderai dormir Et avec ma lame de rasoir, J’enlèverai votre sourire. Le Rigide Je suis le voisin pas clair, Le taré, le chelou, La prochaine fois, vos commentaires, Vous les garderez pour vous. Ma fenêtre est fermée, Le plafonnier est éteint Ma porte est verrouillée, Et s’éloigne le gardien Dans ma cellule je fais semblant de dormir, Les autres gars discutent de leur vie Leurs secrets me vont à ravir, Dans la nuit je souris.

Tout les cerveaux du pays Toute l’élite universitaire Unissaient efforts et crédits Dans un objectif planétaire Ils voulaient améliorer la vie De l’Humanité toute entière Et ils viennent de trouver un truc qui Permet simplement de le faire Tout ce dont vous avez besoin C’est du pouvoir de l’amour De l’amour pour votre prochain Oui, de l’amour Agapé ou platonique Filial ou romantique Le pouvoir de l’amour c’est magique ! Et voilà toute la planète qui Met fin à toute les guerres Et tout les anciens ennemis Se regardent à présent comme des frères Vous vous êtes trop battu Dans la fange ou dans la bouse Maintenant vous voulez être nu Dans la plus grande des partouzes Tout ce dont vous avez besoin C’est du pouvoir de l’amour De l’amour pour votre prochain Oui, de l’amour Agapé ou platonique Filial ou romantique Le pouvoir de l’amour c’est magique ! Des émissions à la télé T’explique comment être gentil Des professeurs habilités Enseigne l’amour au tout petit Voilà une paix bien mérité Sans curé, évêque ou moine L’Amour élu* produit de l’année* A été inscrit au patrimoine* Tout ce dont vous avez besoin C’est du pouvoir de l’amour De l’amour pour votre prochain Oui, de l’amour Agapé ou platonique Filial ou romantique Le pouvoir de l’amour c’est magique ! Et soyez spontané s’il vous plaît ! Et soyez spontané s’il vous plaît !

Le miroir en éclat te renvoie 1000 reflets Tous différents de toi, de ce que tu es Tous ces regards te fixent et semblent te juger À tes phalanges, les cicatrices, commencent juste à se refermer La constellation de points rougeâtres, dans ton bras bien cachée, Semble dessiner une carte de points à relier Ta platine s’arrête, tu remets une chanson Tu te fumes une cigarette accoudée au balcon Tu es la Princesse de Pise Tu marches sur la glace Peu à peu tu perds prise, Ton horizon s’efface Reine en ton monde bancal Tu apprends doucement à tomber sans te faire mal A marcher en boitant Tu marches dans la nuit, là, la ville est paisible Tous les chats y sont gris, et toi tu es invisible Personne ne te regarde dans la lueur des phares Personne ne te parle, parmi les gyrophares Tu t’achètes à bouffer et ta came pour ce soir Ton ampoule est pétée, tu te piqueras dans le noir Quand tu t’envoles, c’est pas génial, mais c’est déjà mieux que rien Tu vois plus ta moquette sale, les trous dans le papier peint Refrain Des fois le sol s’effondre, tu oublies ton prénom Tu quittes un peu notre monde, tu te crois morte pour de bon Ça te soulage un peu, au moins tu serais fixée Mais tu te réveilles au pieu, dans tes draps trempés Tu t’lèves c’est difficile, de la poussière dans la bouche Tu te mets un vinyle et tu vas prendre une douche Sur ton sol de guingois tu t’ouvres une bouteille Demain tu feras quoi ? La nuit porte conseil… Refrain Tu es la Princesse de Pise, Tu taquines le gouffre Où trouver une prise Quand les fondations souffrent ? Au bord du parapet tu t’interroges, tu luttes ? Faut-il craindre de tomber ou profiter de la chute ?

J’aurais tant aimé
Être chanteur de variété
Tu vois, ne pas trop me soucier De ma propre naïveté
Mais je suis un homme cynique Lucide et intelligent
J’écris des phrases qui piquent Je suis froid et un peu méchant J’aurais tant aimé
Écrire des chansons d’amour
Je t’en aurais dédié
Je crois que même toi tu serais pour Mais je suis un homme cynique
Je colle à la réalité
l’Amour pour moi c’est quand on nique Pas quand on avoue se manquer Je te regarde jouer
Toi qui n’a que 2 ans
Ça me fait me rappeler
Ce que c’est qu’un enfant
Quand tu m’invites dans tes délires Stupide, simplet et immature
Et surtout quand je te vois rire
Je pris pour toi. Pour que ça dure.

Il faut pas te parler mal
Il faut pas te parler trop fort
Si on va trop vite ton cœur s’emballe Tu aimes pas trop faire des efforts
Il faut te parler poliment
En te regardant droit dans les yeux
Il faut être propre et bien portant Civilisé et un peu pieu C’est ton mode d’emploi
Ton processus de fonctionnement 1000 propriétés* à la fois
À remplir obstinément Il faut surtout pas te toucher Respecter un espace vital
1/2 mètre pour ne pas empiéter Sur ta sphère intime idéale Rire quand tu fais de l’humour Soupirer quand tu es triste Ne surtout pas être lourd
Ne surtout pas faire du hors-piste C’est ton mode d’emploi
Ton processus de fonctionnement 1000 propriétés* à la fois
À remplir obstinément Il est dur d’être ton concubin D’être chaque soir ton amant C’est un travail du quotidien Qu’on peut détruire en un instant Quand je suis chez toi la nuit Et que je m’endors dans tes bras
Je pense à tes anciens petits-amis Que jamais plus personne ne reverra 
 C’est ton mode d’emploi
Ton processus de fonctionnement 1000 propriétés* à la fois
À remplir obstinément X 2

Un oiseau un peu miro s’était pris un caillou Il aurait eu besoin de lunette, il voyait un peu flou Il repartit avec une migraine, mais cette chanson na parle pas de lui Car le rocher s’est réveillé de sa très longue nuit Bloqué dans son carcan minéral*, il eut envie d’voir du pays, Mais figé dans sa falaise, le caillou se dit : « Je je me sculpte un corps d’homme, à l’aide de la pluie et du vent, Je pourrais parcourir le monde, faudra juste être patient » L’homme de pierre se sculpte tout seul Laissant le temps au temps, une année pour chaque entaille L’érosion lui enlève son linceul, L’homme de pierre se taille Le caillou entreprit donc de se tourner comme il fallait Pour que le vent libère son dos, que les flots découpent ses traits Et plus le surplus s’écoulait, plus il pouvait bouger Dodeliner de la tête ou gigoter les doigts de pieds Des que ses bras furent dessinés, il put aider la nature Gratter un peu du bout des doigts, enlever les parties les plus dures Le Poli Et à force de boulot, seul son talon restait rattaché Il tira fort d’un coup sec, l’homme de pierre était libéré L’homme de pierre se sculpte tout seul, Laissant le temps au temps, mais ça commençait à faire un bail Maintenant son corps à vraiment de la gueule, L’homme de pierre se taille Il entreprit donc son voyage, son pas lourd battant le sol, Voyant les Fjords de Norvège, et les corridas espagnoles, Escaladant l’macchupichu, voyant les aurores boréales Un selfie sur la muraille de Chine, un petit dab au Taj Mahal. Mais tout cet excès de beauté était un peu beaucoup pour lui Ses p’tits neurones chauffaient, chauffaient, sa tête de pierre sentait l’roussi Il vit un grand bâtiment, ça serait parfait pour refroidir Il entra et posa sa tête sur son poing, s’arrêter et réfléchir L’homme de pierre est donc tout seul Laissant le temps au temps, la tête sur la main L’homme de pierre est donc tout seul, Pensionnaire au musée Rodin.

Rythme cardiaque tachycardique Palpitations arythmiques Électrogramme qui fait des piques Espérance de vie pas très forte 
Courir dans les transports en commun Faire un triathlon sur les mains Devoir battre son record demain Être bientôt morte 
Vivre le temps comme une potence comme carotte quelques vacances Mais avant continuer la danse
Sans s’évanouir 
Et mériter son oxygène
Dans un climat anxiogène
Rêver au tonneau de Diogène
Et puis en jouir Elle essaye malgré tout
Que sa vie vaille le coup
En prenant l’exemple décisif Des contemplatifs Elle les voit qui marchent lentement Marquant des arrêts fréquemment Les vieux, les jeunes et les enfants Elle, se délabre Ils regardent tout autour d’eux
Ou bien on le vide dans leurs yeux Que ce soit les dames ou les messieurs Ou bien les arbres 
On peut les retrouver bloqué
Devant une machine à laver
En train de finir d’essorer
Un bleu de travail 
Les voir pleurer ou compatir
Quand ils ont en ligne de mire
Un innocent en train de souffrir
Par une canaille Elle essaye désormais
De ne plus rien faire exprès En prenant l’exemple décisif Des contemplatifs Elle n’a plus d’électricité
Le soleil ne doit plus la toucher Elle s’éclaire par la voie lactée C’est sidéral 
Maintenant elle suit sa propre loi Elle taille des morceaux de bois Et mange le miel avec les doigts C’est un régal 
Si vous voulez la rencontrer Vous allez devoir marcher À travers les arbres et les rochers Et les rivières 
Pour la trouver prenez votre temps Si vous échouez cependant C’est qu’elle est parti à présent Vivre au cimetière Et j’essaye à mon tour D’aimer voir revenir le jour En prenant l’exemple décisif Des contemplatifs

Si tu viens chez moi
Pour mon plus grand bonheur Bienvenue sous mon toit Mais attention l’odeur Y’aura Monsieur Pistache
Et y’aura Patapon
En colloc’ on s’attache
Ce sont mes compagnons Qu’est-ce qu’on est bien chez nous Mon chat, mon chien et moi
Dans notre foyer doux
On fait ménage à trois On attend plus que toi Viens t’installer chez nous
On est comme des rois
Mais c’est mieux plus y’a de fous Pistache est philosophe Je lui dédie cette strophe Je le vois méditer Allongé dans l’évier Patapon est gentil Il me tient compagnie*
Mais il n’aime pas sa queue Qui s’enfuit sous ses yeux Qu’est-ce qu’on est bien chez nous Mon chat, mon chien et moi Dans notre foyer doux
On fait ménage à trois On attend plus que toi
Viens t’installer chez nous
On est comme des rois
Mais c’est mieux plus y’a de fous On mettra ton panier
Là où tu veux te coucher Et puis pour la litière
On partage entre frères T’aura ta gamelle d’eau Sous le lavabo
Tu peux même rester nue Car tu es toute velue

Bienvenu voyageur, entrez donc dans ma boutique Posez votre canne dans le panier, votre chapeau sur la trique J’espère que l’encens ne vous importune pas, Et puis que vous n’avez pas trop trop peur des chats Je peux résoudre mon brave la cause de vos malheurs Je peux faire revenir l’élu* de votre coeur Vous venez pour votre chance, ou bien pour vos finances, Plus besoin de patience, faites moi confiance J’ai des amulettes et des grigris Je maitrise toutes les magies Vous avez frappé à la bonne porte Si je mens, que le Diable m’emporte. Je peux voir à vos yeux et vos traits fatigués Que vous êtes bien usé par le poids des années* Voulez-vous la jeunesse, retrouver vos vingt ans ? Voulez-vous récupérer votre vigueur d’antan ? Ça n’est pas compliqué, c’est même simple, vraiment, Il me faut, simplement, tous les bons ingrédients Poudre d’os ? C’est facile ! Eau de feu ? Doigt dans le nez ! Mais vous devez m’amener votre fils premier-né J’ai des amulettes et des grigris Je maitrise toutes les magies Vous avez frappé à la bonne porte Si je mens, que le Diable m’emporte. Hésitant ? C’est normal, c’est tout de même votre fils Mais pour tordre le temps, il faut des sacrifices Pensez à ce que vous ferez de cette nouvelle existence : Président ? Rockstar ? Un patrimoine* immense ? Vous me dites tristement que votre fils ne vous aime pas Vous vouliez simplement être un meilleur papa, Mais maintenant c’est trop tard, vous n’avez plus le temps ? Prenez donc un mouchoir, et signez de votre sang. J’ai des amulettes et des grigris Je maitrise toutes les magies Vous avez frappé à la bonne porte, C’est signé maintenant, que le diable vous emporte.

On s’balade à 15 ou 20, dans la ville on fait les fous On surveille le quartier, la nuit est noire - Oui mais pas nous ! C’est maintenant une opinion / politique d’être raciste On peut le dire fièrement, on est les White Supremacists On invoque, c’est la meilleur, le droit de rassemblement Tous vaccinés et majeurs*, sauf Jimmy qu’à 17 ans On s’balade avec nos torches, on s’croirait un peu aux scouts J’ai la matraque - Moi le canif - Et moi j’ai fait des casses-croûtes ! Congénitaux et consanguins mais on a le sang pur C’est sûr qu’on est peut-être con, oui mais de source sûre Tous prêts à défendre nos frontières, la grandeur de la France Mais on ira à Marrakesh en Août pour les vacances. On a eu une période creuse, fallait un peu se cacher Mais maintenant c’est fini, « Y’a des torts des deux côtés ! » On s’imprime des T-shirts et des casquettes à nos couleurs On recrute devant les lycées, auprès des jeunes on fait fureur Avoir un cadre avec Hitler, avant c’était de mauvais goût Mais maint’nant Soral ou Dieudo, c’est notre Panthéon à nous C’est devenu presque trop facile, de propager nos idées Car sur Fox News ou B-F-M on est invités aux JT Congénitaux et consanguins mais on a le sang pur C’est sûr qu’on est peut-être con, oui mais de source sûre Z’avez pas le droit de nous faire taire, c’est la liberté d’expression On a peut-être pas la grammaire, mais on a la baston. Si on tabasse un renoi, on défend notre culture On s’prend un avertissement « il a eu un enfance dure »  On veut pas d’voile ou d’Ramadan, dans nos mairies on veut des crèches Quand on défonce un musulman, on dit qu’on s’bat contre Daesh Le commissaire c’est mon parrain Le juge on l’a dans la poche Si on croise un maghrébin Tu l’tiens et moi j’lui fait les poches Congénitaux et consanguins mais on a le sang pur C’est sûr qu’on est peut-être con, oui mais de source sûre On attend patiemment notre heure, mais la flamme se ravive On s’ra bientôt à l’Elysée, t’inquiète Jeanne on arrive.

Je suis celle que vous ne regardez pas Les yeux rougis gisant sur vous
Un sac de fille sous le bras
Loin de Paris, pariant sur tout Ma douleur vous ne la devinez pas
La fille aux cheveux blancs passe près de vous Un enfant mort sur les bras
Elle a Paris, pas rit du tout Et vous vous dites qu’elle ne tient que par un fil Qu’elle est à un cheveux de devenir folle Qu’elle se détricote seule sur son île
Et vous continuez à chercher les puits de pétrole Je suis celle qui marche sous l’horizon Les rochers coupant sous les pieds J’attrape à la main seule les poissons Que d’autres ne doivent pas abîmer Ma douleur vous ne la voyez pas
Et mes cheveux blancs vous traversent Vous êtes aveugles et muets à la fois Même quand je vous montre mes fesses Et vous vous dites qu’elle ne tient que par un fil Qu’elle est à un cheveux de devenir folle Qu’elle se détricote seule sur son île
Et vous continuez à chercher les puits de pétrole

Des crampons* dans le ventre De la terre déchirée Cicatrice épicentre Des pelleteuse décharnées Un Tatouage de plus L’aiguille qui transperce La peau de ton dos nu La douleur qui te berce Encore, laissons le crépuscule nous avaler entiers. Demain n’est plus si grave si l’on cesse d’y penser. Et les coulées de boue Emportent les forêts Plus un arbre debout Sur le sol détrempé La lame du rasoir Souligne ton visage Des mèches de cheveux noirs Tombent sur le carrelage Refrain On perce l’épiderme Pour puiser l’or noir Le sang du pachyderme Brûlera dans le soir L’unique goutte de sang Qui perle à ton oreille Les 3 clous en argent Ton plus simple appareil Refrain La fission de l’atome Comme feu de cheminée Le soleil dans la paume de nos mains déformées Et cette épée brûlante Qui transperce tes reins Dans ta forge violente C’est toi qui le maintient Refrain

Un jour je suis devenu gardien de phare C’était pas si mal payé
Seul dans ma tour dans l’brouillard
La nuit j’éclairais les rochers Mais d’un coup j’ai la peau qui gratte Oui j’ai des démangeaisons
Faut que je me dégourdisse les pattes Faut que je trouve une solution Oh et puis merde,
Je laisse tout en plan*
À moi la fameuse* aventure Je me démerde
Tout seul comme un grand Ciao bye bye, à la revoyure Puis je suis devenu garde royal
Au palais de Buckingham
Le salaire était pas si mal
Et puis tu rencontres des jolies dames Mais sous ma toque sans le droit de bouger Je crois que j’ai des démangeaisons Je sens monter l’envie d’gratter Faut que je trouve une solution Oh et puis merde,
Je laisse tout en plan
À moi la fameuse aventure Je me démerde
Tout seul comme un grand Ciao bye bye, à la revoyure J’ai été aiguilleur du ciel
Standardiste à SOS amitié
J’ai assuré l’escalade en rappel
Je tenais l’échelle pour les pompiers C’était pas si mal payé
Mais à chaque fois j’ai des démangeaisons J’aime pas trop ça travailler
Il faut que je trouve une solution Oh et puis merde,
Je laisse tout en plan
À moi la fameuse aventure Je me démerde
Tout seul comme un grand Ciao bye bye, à la revoyure Et puis un jour je t’ai rencontré
Ça m’a fait perdre pas mal d’argent Mais on s’est beaucoup aimé
Même si ça n’a duré qu’un temps
Dès que j’avais de l’eczéma
Tu grattais mes démangeaisons
Mais un jour t’as dis : « J’veux plus être là Il faut que je trouve une solution... Oh et puis merde,
Je laisse tout en plan
À moi la fameuse aventure Je me démerde
Tout seul comme un grand Ciao bye bye, à la revoyure »

Il a les dents brisées, Plantées dans des gencives jaunies Ses cheveux se sont échappés, Il a 4 ou 5 maladies
Il a vraiment mauvaise haleine, Les pieds qui sentent le camembert Il a du goudron dans les veines, Et le blanc des yeux qu’est vert Mais dès qu’il prend sa guitare Pour mon cœur c’est un traquenard 2 accords et puis c’est mort
Il fait ce qu’il veut de mon corps S’il se met à fredonner
Je m’évanouis à ses pieds
Un clin d’œil et c’est fini
Vous ne m’sortirez pas de son lit Il a vraiment sale caractère, Il a une humeur de chien
Tu rien lui faire dire ou faire, Les reproches il les prend pas bien Si ta tête lui revient pas, Tu ferais mieux d’changer d’pays Il aime bien jouer les gros bras , Et souvent ça lui réussi Mais dès qu’il prend sa guitare Pour mon cœur c’est un traquenard 2 accords et puis c’est mort
Il fait ce qu’il veut de mon corps
À peine je l’entends fredonner Le Chanteur
Je me prosterne à ses pieds
Je lui donnerais bien ma culotte
Si je peux avoir sa carotte* J’connais personne qui peut l’blairer, Ou qui le trouve intéressant
Si tu veux vivre faut pas blaguer, Avec les bergers allemands Mais moi quand je marche derrière lui, J’me dis que tout peut m’arriver
Y’en a pas deux des comme lui, Qui m’calcule et vont m’respecter Et dès qu’il prend sa guitare
Pour mon cœur c’est un traquenard 2 accords et puis c’est mort
Il fait ce qu’il veut de mon corps
À peine je l’entends chanter
Et ça y est je suis toute mouillée
Et voir un coin de son sourire
Ça suffirait à m’faire jouir Mais si je prends sa guitare
Pour en jouer toute la nuit
Pour lui aussi c’est un traquenard
Il doit attendre que j’ai fini
Il me bredouille un compliment
Même s’il doit me trouver folle….
J’adore même si je sais qu’il ment
Car moi je braille comme une casserole

Il a peur de savoir Comment tout ça va finir Tant que tu restes dans le noir Personne ne peut t’éblouir Tu ne fais pas d’ombre aux gens Emmitouflé dans l’obscurité La lumière aveugle souvent Pour vivre heureux vivons caché Godot s’ennuie tout le temps Il sera mort avant D’avoir fini sa vie Seul dans l’fossé, mourant En comptant ses enfants Parfois il sourit Il a essayé de se peigner Mais ça ne donne pas grand-chose On dit qu’il n’a jamais rien gagné Pas sûr que la vie soit rose À choisir pour sa naissance Si on lui avait demandé son avis Il aurait choisi l’inexistence Ne jamais être, à vie Refrain Pourtant il sait bien faire semblant Ne pas éveiller les soupçons Vous le croisez : il est charmant Sûrement un brave garçon Déguisé par des guenilles À l’abri d’un chapeau melon Plutôt qu’une cravate chenille Il se fait un nœud* papillon Refrain

Laissez—moi vous parler d’un île paradisiaque Rendez vous au Conquet et prenez un Zodiaque J’y suis allé au pif, une semaine en été Mais mon coeur captif a voulu y rester Pas moins de 4 phares veillent sur ses trésors Ici, pas de bobards, on a un coeur en or Y’a parfois de la pluie, et y’a souvent du vent, Mais c’est le paradis, je vous parle d’Ouessant ! La terre peut bien trembler Les volcans se mettre à cracher, Les tsunamis nous essuyer Les bombes atomiques irradier Les maladies nous décimer Même les tigres nous menacer Même si le monde* va s’effondrer Moi je saurai où m’abriter* Ici pas de mobylette, on muscle ses gambettes Louez une bicyclette au magasin « La Bicyclette ». Les p’tites abeilles noires, indigènes d’ici Fabriquent de leur nectar un miel des plus exquis Big Up à tout l’équipe du resto le Fromveur, Big Up Des jeunes dynamiques toujours de bonne humeur Et pour aller au port si vos jambes sont en guimauve Téléphonez-d’abord à la Cie du Taxi Mauve Refrain Moi j’suis un continental, comme disent les gens d’ici Mais c’est vraiment de la balle, je suis bien accueilli On me lance des « Bonjour ! », « Comment ça va l’ami ? » « Joli pull » « A un de ces jours » « Il fait beau aujourd’hui ! » Y’a des jolis calvaires à tous les carrefours Et des jolies grand-mères un peu en mal d’amour On peut faire des coucous aux gros bateaux qui passent Dans les vagues faire des fous-fous, oui mais sans boire la tasse Le Capitaine Refrain Ma maison je la termine, les travaux sont nombreux Il l’a acheté en ruine, elle l’est encore un peu Je me suis même marié, béni soit la providence Je suis donc désormais insulaire par alliance Et voilà maintenant, vous connaissez ma terre Après ce décapant tour du propriétaire Je vous ai peut-être donné envie, si c’est le cas, je comprends Venez au paradis, venez à Ouessant.